El Salvador

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Apastepeque, El Salvador, January 2016.

Worker in a trapiche (family sugarcane mill), and provincial painter in his workshop. Two youths who escaped the terrible criminal gangs.

Ouvrier dans un trapiche (raffinerie artisanale de canne à sucre) et peintre de province. Deux jeunes qui ont réchappé des terribles gangs criminels

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Apastepeque, El Salvador, January 2016.

Upon leaving Venezuela, influenced despite all by propaganda, we could not help thinking: We came out safe and sound! But ten days later and 2500 kilometers further west, we are in the city which holds the sad title of “world capital of crime”, San Salvador: 103 attacks per 100,000 inhabitants, more than double of Iraq (43.8 per 100,000) and infinitely more than the United States of America (4.5 per 100,000). 6,657 killed in 2015 (out of 6.4 million inhabitants), and when we arrived last year, by January 15, 2016 there had already been 338 people killed.

The violence of the previous dictatorships and conservative regimes and of the Salvadoran army is not the only reason. Government repression had forced thousands of Salvadorans to go into exile in the early 1970s, the majority in California (half a million with Texas out of a population of 6.5 million in El Salvador). They settled in the Los Angeles ghettos, dominated by black and Mexican gangs which hastened to brutalize the newcomers. The city is called “Gang Capital of America”, with 1,350 gangs and 120,000 members. The young immigrants had to organize to defend themselves and this is how the Salvadoran “maras” (gangs) were born… before being deported (or exported!) back to El Salvador.

En quittant le Vénézuela, influencés malgré tout par la propagande, on n’a pu s’empêcher de penser: Nous en sommes sortis sains et saufs! Mais dix jours plus tard et 2500 kilomètres plus à l’ouest, nous sommes dans la ville qui détient le funeste titre de “capitale mondiale du crime”, San Salvador: 103 attentats par 100.000 habitants, plus du double de l’Irak (43,8 par 100.000) et infiniment plus qu’aux Etats-Unis d’Amérique (4,5 par 100.000). 6.657 tués en 2015 (sur 6,4 millions habitants), et quand nous sommes arrivés l’année dernière, au 15 janvier 2016 il y avait déjà eu 338 tués.

La violence des dictatures et régimes conservateurs précédents et de l’armée salvadorienne ne sont pas les seuls antécédents. La répression gouvernementale avait poussé dès le début des années 1970 des milliers de Salvadoriens à s’exiler, la majorité en Californie (un demi-million avec le Texas pour une population de 6,5 millions au El Salvador). Ceux-ci se sont évidemment établis dans les ghettos de Los Angeles qui étaient dominés par les gangs noirs et mexicains lesquels se sont empressés de brutaliser les nouveaux-venus. La ville est appelée “Gang Capital of America”, avec 1350 gangs et 120.000 membres. Les jeunes immigrés ont dû s’organiser pour se défendre et c’est ainsi que les “maras” (gangs) salvadoriennes sont nées, avant d’être déportées (ou exportées!) de retour vers El Salvador.

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Apastepeque, El Salvador, January 2016.

A religious celebration would not be complete without the traditional “pupusas”, corn (sometimes rice) pancakes stuffed with pork, cheese and/or “frijoles” (red beans), in the capital of the province of San Vicente in the center of the country. In Nahuatl, the language of the Aztecs, Apastepeque means “Alabaster Hill”. I find it amazing that the Altaic languages of Central Asia and the Uto-Aztec languages of North and Central America – 12 to 14,000 km apart – share the same term to mean hill or mountain, either “tepe” or “depe”.

This term is found in many names of sites (urban and physical) in these two regions of the world, such as for example Gonur Depe (the Brown Hill, the color of the desert) that we visited in 2018, the center of the ancient Central Asian civilization of Bactria-Margiana (2100-1700 BCE), or Göbekli Tepe (Potbelly Hill, so called because of its sagging contours) located in the Kurdish / southern part of Turkey about 50 km from the Syrian border, an urban complex built 11,500 years ago, or a staggering 7,000 years before the Great Pyramid.

Fête religieuse qui ne serait complète sans la traditionnelle “pupusa”, galette de maïs (parfois de riz) farcie de porc, fromage et/ou “frijoles” (fèves rouges), dans la capitale de la province de San Vicente au centre du pays. En Nahuatl, la langue des Aztèques, Apastepeque signifie “la Colline de l’albâtre”. Saisissant que les langues altaïques d’Asie centrale et uto-aztèques d’Amérique du nord et centrale – éloignés de 12 à 14.000 km – utilisent le même vocable pour signifier colline ou montagne, soit “tepe” ou “depe”.

Ce terme se retrouve ainsi dans de nombreux noms de sites (urbains et physiques) dans ces deux régions du monde, comme par exemple Gonur Depe (la Colline Brune, de la couleur du désert) que nous avons visité en 2018, le centre de l’ancienne civilisation centro-asiatique de Bactriane-Margiane (2100-1700 BCE), ou Göbekli Tepe (la Colline de la bedaine, appelée ainsi à cause de ses contours affaissés) située dans la partie kurde/sud de la Turquie à une 50aine de km de la frontière syrienne, un complexe urbain construit il y a 11 500 ans, soit 7 000 ans (!!!) avant la Grande Pyramide.

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Apastepeque, El Salvador, January 2016.

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San Salvador, El Salvador, January 2016.

“The challenge is to choose,” says the billboard, with the choice of four types of burgers.

After the 1980s ‘lost’ decade of revolutionary war, the wealthy Poma family has more than made up for it. Their Metrocentro mall alone includes 760 commercial stores with “prestige brands”, a 5-star hotel, 2,510 parking spaces, 12 cinemas, etc., and 46 “fast food” spaces, from Pizza Hut to Kentucky Fried Chicken, nothing is missing. 1.8 million people visit each month, with a peak of 2.5 million in May, August and December … Most of the 4.5 billion dollars sent by Salvadorans from abroad are not invested but leave in smoke in these centers, that is, they largely return to the United States of America.

“Le défi est de choisir”, dit le panneau publicitaire, avec le choix entre quatre types de hamburgers.

Après la décennie “perdue” des années 1980 de guerre révolutionnaire, la riche famille des Poma s’est bien rattrapée. Rien que leur Metrocentro comprend 760 magasins commerciaux avec “marques de prestige”, un hôtel 5 étoiles, 2510 places de parking, 12 salles de cinéma, etc etc, et 46 espaces de “fast food”, depuis Pizza Hut jusque Kentucky Fried Chicken, rien ne manque. 1.8 million de personnes le visitent chaque mois, avec un pic de 2,5 millions en mai, août et décembre… La plupart des 4,5 milliards de dollars envoyés par les Salvadoriens de l’étranger ne sont pas investis mais partent en fumée dans ces centres, c’est -à-dire qu’ils retournent en grande partie vers les Etats-Unis d’Amérique.